Maïté Godet | La Planche à Papa à Barvaux

ADL : Faisons davantage connaissance ! Qui êtes-vous et quel a été votre parcours avant d'ouvrir "La Planche à Papa" ?

Maïté Godet : Originaire de Comblain-au-Pont, je vis à Durbuy depuis plus de 20 ans dont 18 passés à travailler à la Brasserie Ardennaise. En parallèle, j'ai obtenu un bac en comptabilité. Après avoir passé 2 ans derrière un bureau, le contact avec les gens me manquait terriblement ! Alors, avec mon compagnon, propriétaire de cet espace, nous nous sommes dits que nous pourrions y développer un showroom pour mettre en valeur ses créations et y ajouter un peu de vie et de chaleur en y installant un tea-room et une boulangerie que je pourrais gérer. J'avais envie de proposer des produits de qualité, fabriqués et préparés par nous-mêmes. Quand nous avons rencontré notre boulanger, nous étions sur la même longueur d'onde avec cette envie, notamment, de proposer des pains de qualité. Et c'est ainsi qu'est née "La Planche à Papa". 

ADL : Des pains au levain et cuits au feu de bois !

M.G. : C'est une volonté de travailler les pains épeautre/levain car il n'y en a pas beaucoup dans la région. De plus, les bienfaits de ce type de pains sont reconnus, notamment du point de vue du transit intestinal et de la digestion. Ce n'est un secret pour personne, de plus en plus de gens se plaignent de ce genre de souci de santé. Dès lors, nous sommes très attentifs aux farines que nous achetons et privilégions celles sans ajout de gluten, avec des céréales bio ou cultivées de manière raisonnée. Travailler avec le levain et la fermentation lente permet d'avoir un gluten plus digeste. Nous vendons donc un "pain santé" avec beaucoup plus de magnésium et qui est bien toléré par l'organisme. C'est un élément que nous ne mettons pas encore assez en avant !

ADL : Vous vendez également d'appétissantes pâtisseries. Quel est votre produit phare ?

M.G. : Parmi les différentes sortes de tartes proposées au comptoir, la tarte au riz est notre incontournable ! Nous faisons notre riz au lait nous-mêmes. Le lait vient de la ferme du Bel'Ozo. Nous y mettons de vraies gousses de vanille et non de l'extrait. Nous faisons mijoter le riz au lait durant 3 heures dans notre four à bois. Donc, dans notre tarte au riz, il n'y a rien d'autre que du lait, du riz, du sucre et de la vanille ! Pas de conservateurs, d'additifs ou autres.

ADL : Il me semble comprendre que vous accordez également une certaine importance au fait de travailler avec des produits de la région.

M.G. : Oui, tout à fait. Cela permet un contact privilégié avec les gens, ainsi que des échanges et partenariats commerciaux. Et les produits ne sont pas forcément plus chers !

ADL : La Planche à Papa, ce n'est pas qu'une boulangerie-pâtisserie. Vous proposez également d'autres prestations.

M.G. : Tous les midis, nous proposons des sandwiches à emporter ou à déguster sur place, ainsi que de la petite restauration. Nous aimerions dynamiser davantage la tranche horaire 15h - 18h avec le tea-room. Nos clients n'ont pas encore pris l'habitude de venir prendre le goûter chez nous. Enfin, occasionnellement, nous mettons les petits plats dans les grands avec des brunchs comme pour Pâques ou encore la Fête des Mères.
À côté de cela, nous orchestrons des festivités privées telles que des anniversaires, soupers du personnel, communions, baptêmes... et nous organiserons notre premier mariage, de A à Z, cet été : service traiteur, décoration, personnel, chapiteau... C'est une activité que je souhaitais développer depuis longtemps et l'infrastructure de La Planche à Papa, avec les chambres froides, la vaisselle, etc me donne l'occasion de mettre cela sur pied.  

ADL : Voilà qui demande d'être bien entourée !

M.G. : En effet ! Outre le boulanger et mes 2 apprenties en boulangerie et en vente, l'équipe est composée essentiellement de flexi jobs et d'étudiants. On tourne aux alentours de 7 à 10 personnes en fonction des activités.

ADL : Avouons-le, votre établissement, n'est pas des plus visibles. Comment avez-vous fait pour vous faire connaître ?

M.G. : Mon compagnon et moi bénéficions d'un bon réseau. Lui, indépendant depuis toujours, et moi, ayant travaillé de nombreuses années sur la place de Durbuy, nous pouvons dire que nous avons pas mal de connaissances. Mais, ce n'est pas notre clientèle principale. Au lancement de "La Planche à Papa", nous avons travaillé durant 6 mois avec une agence de communication qui alimentait nos réseaux sociaux. Ensuite, nous avons pris le relais et je dois dire que le bouche-à-oreille a fait son petit effet. La première année, nous étions également présents sur le marché du mercredi matin à Barvaux. Ce qui a permis aux gens du coin de nous découvrir et de goûter à nos pains et pâtisseries. Mais je pense qu'on doit encore améliorer notre visibilité via de la signalétique, par exemple.

ADL : Les réseaux sociaux ne sont pas suffisants ?

M.G. : Ils ont un impact non négligeable. Exemple : j'ai un jour posté une photo d'un croissant brioché sucré sur Facebook et, dans la journée, les clients sont venus pour acheter ce croissant en particulier, alors qu'il a toujours été présent dans notre assortiment de base. Je ne dois pas mettre tous mes œufs dans le même panier. J'ai trop tendance à compter sur Facebook pour me développer alors que je ne dois pas perdre de vue que la communication plus classique doit aussi être travaillée (affiches, panneaux, signalétique...). J'ai moins de feeling avec ce genre de com'. 

Adl Durbuy, juin 2024