ADL Durbuy : La Gourmandine fête cette année ses 25 ans. Félicitations ! Comment l’aventure a-t-elle commencé ?
G. & D. B. : Nous avons repris La Gourmandine (qui était déjà un glacier à l’époque) le 12/02/1999. Un sacré challenge pour nous car nous n’avions aucune connaissance dans le domaine de l’HORECA étant psychologue et historienne de l’art de formation. Un essai d’un an qui a duré… 25 ans ! Après avoir sélectionné les matières premières avec lesquelles nous voulions travailler, nous nous sommes lancés dans la création de nos propres recettes.
ADL : La Gourmandine, une entreprise familiale…
G. & D. B. : En effet, notre fils Laurent nous a rejoint en 2022 et sa compagne, Kelly, quelques mois plus tard, après
nous avoir donné un coup de main au marché de Noël. Chacun y trouve sa place, même si le magasin est petit (rires) ! Si nous apportons notre expérience, les
jeunes, eux, ont de nouvelles idées en termes de produits et de communication. Nous formons deux équipes qui peuvent travailler ensemble ou en alternance pour nous permettre de souffler
un peu.
L.B. : Pour moi, reprendre l’entreprise était une opportunité qui est devenue une évidence.
ADL : Quels produits proposez-vous ? Avez-vous une/des spécialité(s) ?
G. B. : La glace est notre produit phare, mais nous vendons également des milkshakes et des smoothies « maison » en été. En hiver, nous réduisons les parfums de nos glaces à 5 ou 6 et nous proposons plutôt des gaufres « sucettes » à partir de pâte produite par un artisan liégeois (car nous n’avons plus le temps ni la place pour la faire nous-mêmes) que nous cuisons tout au long de la journée devant les clients. Des gaufres de Bruxelles, des crêpes, du vin et du chocolat chauds « maison » viennent compléter notre offre. Notre glace est préparée à froid pour diminuer les risques de bactéries. De plus, elle est produite en petites quantités afin qu’elle reste onctueuse tout au long de la journée. C’est ainsi qu’il est possible que les parfums proposés le matin ne soient pas les mêmes que ceux de l’après-midi. Rien de tel que de manger une glace qui sort de la turbine !
ADL : Vous fabriquez la glace sur place ?
L. B. : Oui. L’atelier de fabrication est derrière le comptoir pour le plus grand bonheur des clients qui assistent à la
fabrication de nos glaces et pour nous qui sommes en contact avec eux, tout en produisant. De cette façon, nous sommes directement au courant de ce qui plaît ou non, ainsi que de ce qui pourrait
manquer. Cela facilite aussi la logistique d’avoir tout au même endroit.
ADL : Un petit mot sur la fabrication de la glace ?
D. B. : Nous réalisons notre glace de A à Z et mettons un point d’honneur à ce qu’elle soit la plus naturelle
possible, sans colorant, même si certains clients préfèreraient une fraise plus rose et une pistache plus verte… C’est aussi la raison pour laquelle nous proposons des sorbets
plutôt que des glaces sans lactose ou vegan qui contiendraient des substituts chimiques. En outre, nous n’utilisons pas de stabilisant. Ce qui explique que notre glace puisse
fondre plus vite en cas de fortes chaleurs et qu’elle soit peu malléable lorsqu’elle sort du congélateur. Enfin, pour chaque parfum, nous dosons scrupuleusement les ingrédients afin d’obtenir le
parfait équilibre. C’est ainsi que notre glace sera moins sucrée en été qu’en hiver, par exemple.
ADL : Etes-vous attentifs à l’innovation des produits ?
D. B. : Oui. Bien sûr ! Et c’est ça qui est amusant dans notre métier. Tout au long de l’année, nous proposons les parfums classiques, mais, en été, nous élaborons, en plus, de nouveaux tels que « persil », « concombre », « miel/lavande » ou même … « ketchup » ! Nous sommes, en quelque sorte, des « alchimistes du goût ». Nous nous inspirons de ce qui se fait ailleurs, lors de voyages notamment, puis nous faisons des essais. Si ceux-ci sont concluants, nous invitons notre clientèle à goûter notre création. Cela plaît ou pas…
ADL : Quelles sont, selon vous, les clés de votre succès ?
K.V. : Notre succès repose principalement sur la qualité et la fraîcheur de nos produits, mais également sur l’innovation et la générosité!
ADL : Sur votre page Facebook et votre façade, on peut lire « Artisan et Maître glacier »…
L.M. : En effet, mais contrairement à la France, l’appellation « Artisan et Maître glacier » est non protégée en Belgique. Dommage… Toutefois, nous effectuerons
prochainement les démarches pour obtenir le label « Artisan » (reconnaissance légale belge) qui, nous l’espérons, consacrera le caractère authentique de notre activité et notre
savoir-faire artisanal.
ADL Parlez-nous de vos clients… Qui sont-ils ?
L.M. : Notre clientèle est, bien sûr, majoritairement touristique, mais nous pouvons également compter sur quelques habitués durbuysiens. Pour la petite anecdote, lorsque j’avais 4 ans, lors d’un séjour à Eurodisney, la dame de l’accueil a reconnu mes parents. Imaginez ma fierté !
ADL : Les attentes des clients ont-elles évolué ?
K. V. : Oui. Aujourd’hui, bien que les clients soient « formatés » à certaines textures ou couleurs de produits, ils veulent être surpris et participer à une « expérience gustative ». De plus, ils sont habitués à avoir de plus en plus de choix en termes de parfums. Aussi, pour éviter la frustration, nous donnons la possibilité à nos clients fidèles de nous contacter au préalable pour commander un parfum en particulier.
ADL : Quels moyens de communication utilisez-vous pour attirer la clientèle ?
L. B. : Grâce à Kelly, nous sommes maintenant actifs sur Facebook et Instagram. Son 1er réel a récolté 8.000 vues ! Parallèlement aux réseaux sociaux, nous avons développé une page Google et réalisé de nouvelles cartes de visite.
ADL : D’une façon générale, que pensez-vous de l’offre commerciale de Durbuy ? Que manque-t-il, selon vous ?
L. B. : Il faudrait davantage de petits artisans et moins de restaurants, ou plutôt, un restaurant plus « abordable ». Sinon, je regrette qu’il n’y ait pas plus de petits marchés/brocantes/concerts, comme avant. Enfin, je souhaiterais que les commerces restent ouverts plus tard en été.
ADL : Gardez-vous le souvenir de rencontres qui vous ont marqué(e)s durant ces 25 années ?
G. B. : Oh oui ! Et elles sont nombreuses : le client russe qui a payé sa glace avec un billet de 500€, le prince saoudien qui a commandé 30 gaufres (et les ingrédients de la ganache au chocolat) pour le goûter de ses enfants qu’il revoyait le lendemain au pays, ou encore, la geisha venue tout droit du Japon. Cela ne s’oublie pas !
ADL : Comment voyez-vous l’avenir de La Gourmandine ?
L. B. : Aujourd’hui, nous souhaitons poursuivre la belle aventure que mes parents ont débutée, tout en apportant
quelques nouveautés telles que la commercialisation de gâteaux glacés et les glaces à l’emporter au litre ou ½ litre (avec commande au
préalable). Sinon, de temps en temps, nous nous permettons de rêver de l’ouverture d’une deuxième Gourmandine à Uzès, la version « provençale » de Durbuy. Qui sait...
La Gourmandine Durbuy
Geneviève & Daniel Buscemi / Kelly Van der Herten & Laurent Buscemi
Rue Jean de Bohème 7 à 6940 DURBUY
0478 55 16 80
Entretien réalisé par Marie-Agnès Piqueray, ADL Durbuy