Les Fleurs Lesage, à Bomal, c'est une institution. Et pour Emilie Lardot, qui incarne la 3e génération, c'est un rêve de petite fille qui s'est réalisé. Depuis 2006 à la tête de la boutique, elle nous compte les évolutions de son métier mais aussi (déjà) quelques souvenirs...
ADL : Un petit mot sur la genèse des Fleurs Lesage ?
Emilie Lardot : Le commerce a été créé par mes grands-parents au milieu des années ’70 pour être repris, ensuite, par ma maman. En ce qui me concerne, je savais déjà, depuis toute petite, que je voulais être fleuriste. Même si mon papa a essayé de m’en dissuader à l’époque, j’ai tenu bon. Après avoir décroché mon diplôme aux HEC (pour lui faire plaisir), j’ai rejoint maman au magasin.
C’est en 2006 que j’ai repris, à mon tour, le commerce.
ADL : Travaillez-vous seule ?
E.L. : Non, je travaille avec Pauline depuis le début. Ensemble, nous formons un bon duo. C’est une personne sur laquelle je peux vraiment compter.
ADL : Que proposez-vous ?
E.L. : Principalement des fleurs coupées fraîches, des plantes d’intérieur et d’extérieur et un peu
d’articles de décoration. Nous effectuons également des livraisons à domicile, notamment via le service Interflora qui nous relaye des commandes du monde
entier.
ADL : Où achetez-vous vos fleurs et sur base de quels critères ?
E.L. : Pour l’achat des chrysanthèmes, géraniums et “balconnières”, je passe par des producteurs de la région liégeoise, sinon je commande
chez un grossiste 2x par semaine. J’accorde beaucoup d’importance à la qualité des fleurs et je privilégie la vente de fleurs de saison.
ADL : Vous êtes donc sensible à protéger notre bonne vieille planète…
E.L. : Oui. Dans la mesure du possible, je tente de faire des efforts dans ce sens en proposant, par exemple, des emballages
plus écologiques. Mais il difficile de faire changer les mentalités… J’ajouterais que, l’année dernière, j’ai reçu un prix “entreprise éco-active” pour des travaux d’isolation,
d’éclairage, de chauffage et de gestion de l’eau que j’ai fait réaliser.
ADL : Peut-on parler de nouveautés en matière de fleurs ou de plantes ?
E.L. : Oui et c’est ça qui rend le métier intéressant ! Compte tenu du réchauffement climatique, certaines variétés de
fleurs disparaissent progressivement pour laisser la place à d’autres variétés mieux adaptées à notre climat. Le brin de muguet du 1er mai, par exemple, est une tradition qui pourrait disparaître
car, avec la hausse des températures, le muguet est de plus en plus précoce.
ADL : Quelles sont, selon vous, les clés de votre succès ?
E.L. : Il faut être à l’écoute du client, disponible, proposer des produits de qualité et
donner le meilleur de soi-même.
ADL : Avez-vous rencontré ou rencontrez-vous des difficultés dans l’exercice de votre profession ?
E.L. : Mis à part les inondations de juillet 2021, rien de trop important. Ceci dit, la gestion des stocks n’est pas toujours aisée car,
aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de prévoir quoi que ce soit. Pour la clientèle, il faut avoir de tout, tout le temps.
ADL : La demande aurait-elle changé ?
E.L. : Oui. Avant, les clients venaient pour les grandes occasions (communions, 15 août,…). Maintenant, ils achètent pour «
(se) faire plaisir » tout au long de l’année.
ADL : Avez-vous recours à la publicité pour stimuler vos ventes ?
E.L. : J’avoue que je ne suis pas très active à ce niveau-là… Mais j’ai une page Facebook sur laquelle je m’oblige à publier de temps en temps. Et je vois que cela fonctionne. Sinon,
Interflora me permet également de toucher une nouvelle clientèle.
ADL : Quelle est votre plus grande satisfaction ?
E.L. : De voir les gens heureux ! On leur apporte du bonheur, en quelque sorte.
La fleur est une belle “marchandise”. Aussi est-il difficile de se limiter… J’ai souvent tendance à vouloir en acheter trop. (rires)
ADL : Un souvenir à partager ?
E.L. : Oui. Celui des décorations florales que maman et moi avons réalisées, avec d’autres membres de l’Union des Fleuristes, à l’occasion du
mariage de Mathilde et Philippe en décembre ‘99.
Nous avons ensuite été reçues au Palais. Un beau moment !
ADL : Comment envisagez-vous l’avenir ?
E.L. : J’espère pouvoir poursuivre sur ma lancée une vingtaine d’années encore. Fleuriste reste le métier dont j’ai toujours rêvé !
Entretien rédigé par Marie-Agnès Piqueray, septembre 2023