Vincent Brisbois et Brigitte Meura | Garage Suzuki à Barvaux

ADL : Quand est née votre entreprise et comment a-t-elle évolué ?  

V.B. : En 1995, j’ai commencé à travailler en tant que carrossier-technicien chez Brigitte (Meura) qui tenait, alors, un garage Suzuki avec son ex-mari à Comblain-au-Pont. En 2005, j’ai ouvert mon propre garage en activité complémentaire à Izier. Suite à la fermeture du garage Suzuki de Mr Jamagne à Somme-Leuze, la marque était à la recherche d’un nouveau point de vente dans la région. Aussi, en 2009, avons-nous ouvert, avec Brigitte, le garage Suzuki à Barvaux.

ADL : Fidèles à la marque, à ce que je vois ! 

B.M. : Oui, c’était également plus facile pour nous : Vincent (Brisbois) connaissait déjà bien la mécanique Suzuki pour avoir suivi de nombreuses formations, et moi, le staff et toute la gestion administrative.

V.B. : C’est aussi une marque fiable puisqu’elle offre 5 ans de garantie et une assistance à vie sur tous ses modèles.  De plus, elle n’est pas trop exigeante vis-à-vis des concessionnaires, contrairement aux grands groupes automobiles.  Mise à part la couleur des murs du show-room … (rires)

ADL : Est-elle réputée pour une gamme de voitures en particulier ?

V.B. : Oui, pour les 4 x 4 et les petites et moyennes voitures économiques.

ADL : Quelles sont, selon vous, les principales clés du succès de votre entreprise ?  Vos points forts ?

B.M. : C’est la petite taille de notre garage qui nous permet de rester accessibles et à l’écoute de nos clients, et ainsi, d’instaurer une relation de confiance. Nous jouons également la carte de la transparence.  Chez nous, le client sait pourquoi il paie. C’est ainsi que certains clients de Liège ou de Namur viennent chez nous pour pouvoir assister à l’entretien de leur véhicule.  La fois suivante, ils nous  laissent leur clé de voiture en toute confiance.

V.B. : J’ajouterais que nous effectuons l’entretien de véhicules de toutes marques (sauf si la technologie est spécifique), avec une spécialisation toute particulière pour les 4 x 4 Land Rover.

ADL : Qui sont vos clients ?  Sont-ils fidèles ?

B.M. : Nous avons appris à bien les connaître au fil du temps.  Si nous devions changer de marque demain, je pense qu’ils nous suivraient …  Nous ne les remercierons jamais assez de la confiance qu’ils nous accordent !

ADL : Comment engagez-vous votre personnel ?  

B.M. : L’évolution de notre entreprise fut progressive : après avoir commencé à deux (période durant laquelle la polyvalence était indispensable), nous avons engagé, au fur et à mesure, des stagiaires ou apprentis que nous avons formés puis engagés. Le plus ancien, Julien, a fait son stage à Izier en 2008 et il est toujours là. Nous avons la chance de travailler avec une équipe fidèle et dans une bonne ambiance.  

ADL : Comment avez-vous vécu la fermeture obligatoire des garages et des concessions durant la pandémie Covid-19 en 2020 et 2021 ?

V.B. : Mises à part quelques semaines de fermeture pendant lesquelles nous avons dû mettre notre personnel en chômage COVID, nous avons pu rapidement rouvrir le garage pour le démontage des pneus hiver et les dépannages. En ce qui concerne les ventes de véhicules, celles-ci s’effectuaient sur rendez-vous uniquement. Bref, pas trop de problèmes pour nous.

B.M. : Et le petit break est venu bien à point pour remettre de l’ordre dans nos papiers. (rires)

ADL : Comment a évolué le secteur automobile ces dernières années ? 

V.B. : D’une façon générale, les ventes de voitures ont fortement baissé en Europe (- 24% en 2020) à cause de la crise sanitaire et de la nouvelle règlementation européenne sur les émissions de CO2. Aujourd’hui, les ventes reprennent doucement, bien que plusieurs constructeurs connaissent des problèmes d’approvisionnement de certains matériaux et de composants. Un retour au niveau d’avant la crise n’est pas envisagé avant 2023.

ADL : Et en termes de carburant … ?

V.B. : Chez Suzuki, il n’y a plus de véhicule diesel depuis 4 à 5 ans. Nous ne proposons plus que des véhicules essence, hybrides ou électriques, mais les incertitudes autour des législations et du bilan climatique des différents types de motorisation compliquent grandement la tâche au moment du choix.  

ADL : L’essor des voitures électriques est-il positif pour les concessionnaires ? 

V.B. : La mécanique très spécifique d'une voiture électrique fait augmenter le temps de formation et le prix à l’atelier. Nous passons également plus de temps à expliquer son fonctionnement à nos clients. Dès lors, ce n’est pas bon pour le secteur automobile. Personnellement, j’estime que c’est un leurre environnemental. Si l’on se fie uniquement à la pollution en se déplaçant, c’est le meilleur élève : zéro émission. Mais il n’y a pas que l’utilisation, il y a aussi la fabrication de l’électricité et le recyclage des batteries qui sont très polluants.  

ADL : Avez-vous développé des partenariats dans la commune ?

B.M. : Oui, notamment avec la société Adventure Valley (petit train, golf de Durbuy), ainsi qu’avec des indépendants locaux qui nous confient l’entretien de leurs véhicules et le montage de nouveaux pneus. Sinon, nous collaborons aussi avec d’autres garages de la région pour l’achat de pièces.

ADL : A ce propos, l’achat-vente de pièces automobiles n’est-il pas en train de se développer sur Internet ?

V.B. : Si, mais il est plutôt réservé aux professionnels. Vu l’évolution pointue de la  technologie, les clients privés sont peu concernés par l’achat de pièces détachées sur Internet.

ADL : Comment communiquez-vous avec vos clients ? 

B.M. : Notre garage a une page Facebook. Nous publions également de temps en temps des publicités dans le magazine Vlan ou le bulletin communal. Nous privilégions une communication locale qui touche directement notre clientèle.

C’est toujours un plaisir de voir qu’une de nos publications Facebook est relayée sur « Durbuy Commerces » !

ADL : Vous êtes toujours partants pour participer à des événements locaux (WE du Client, Boulv’Art…).  Est-ce important pour vous ?

B.M. : Je trouve cela génial ! Tout le monde y gagne en termes de visibilité.  

ADL : Qu'est-ce qui fait que, chaque  matin, vous avez du plaisir à venir  travailler ?

B.M. : C’est de voir que l’activité évolue gentiment. Notre objectif n’est pas de faire des résultats plantureux, mais de satisfaire au mieux notre clientèle. Quelle satisfaction de voir un client revenir acheter une deuxième voiture chez nous !

ADL : Comment voyez-vous l’avenir ?

V.B. : Nous souhaitons maintenir l’activité tout en continuant à entretenir une relation de confiance avec notre clientèle.  

B.M. : Je pense que la crise sanitaire que nous traversons et les problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés nous poussent à réfléchir sur une production et une consommation davantage locale. 

Entretien rédigé par Marie-Agnès Piqueray, juin 2021